Des Jardins Ouvriers aux Jardins Familiaux
Le concept est né en Allemagne au 19e siècle et est arrivé en France à grâce à l’abbé Volpette et à Madame Hervieu. A la fin du 20e siècle, l’idée a été reprise et généralisée par l’abbé Jules Lemire à Hazebrouck en Flandre Française sous le nom de Jardins Ouvriers.
L’idée initiale était d’améliorer les conditions de vie des familles modestes en leur offrant l’opportunité d’accéder à un jardin pour subvenir à leurs propres besoins et à ceux de leur famille.
En 1896 l’abbé Lemire fonda la Ligue française du coin de terre et du foyer afin de faciliter les démarches administratives et de développer le concept.
Ainsi, en 1945, le mouvement des jardins ouvriers représente plus de 250 000 jardins ouvriers. En 1952, les jardins ouvriers prennent officiellement le nom de Jardins Familiaux. La loi votée cette année là inscrit les jardins familiaux dans le cadre législatif du Code rural. A partir de cette époque, les jardins doivent être géré par des associations loi 1901 à but non lucratif et l’attribution des parcelles devient de plus en plus strict face à l’inflation de la demande. Les jardiniers sont choisis sur plusieurs critères, en particulier la proximité de la parcelle avec l’habitation. L’usage commercial des parcelles est interdit, seul le plaisir du jardinage et de la récolte prime.
L’ambiance au sein des jardins familiaux est ainsi le plus souvent conviviale et sympathique. Les familles se retrouvent sur les parcelles dès que possible. Tous les jardiniers s’entraident et échangent des conseils et des graines.
Les Jardins de Chantilly, une histoire unique
Monsieur Vallon, Maire de Chantilly au début du siècle écrivit dans une note datée du 11 mai 1909 :
« Les nombreux petits jardins, cultivés par des ouvriers, que l’on aperçoit dans la vallée de la Nonette à Chantilly, oise, lorsqu’on passe en chemin de fer sur le viaduc de la Canardière, sont une oeuvre municipale… En 1882, S.A.R. Monseigneur le Duc d’Aumale, sur la demande de Monsieur Souchier, alors Maire de Chantilly, a bien voulu louer à la ville, moyennant un prix peu élevé, 2 hectares et demi de près… Ce qui est de notoriété c’est que les jardins sont recherchés, qu’ils sont cultivés avec soin et intelligence, que les familles y trouvent une satisfaction morale et matérielle certaine, que si, d’une manière générale l’alcoolisme ne semble pas avoir diminué depuis la création desdits jardins ouvriers, il n’est pas douteux pourtant que le temps passé au jardin est enlevé au cabaret et que par conséquent on contribue, par les jardins ouvriers, à combattre ce qui est le fléau des travailleurs partout et notamment à Chantilly. »
Chantilly avait alors 5083 habitants.
En 1892, Monsieur Vallon, après délibération du Conseil Municipal, porte la superficie des Jardins à 5 hectares et 27 ares donnés à bail par Monseigneur le duc d’Aumale, pour un loyer annuel de 106 francs, et 1 hectare par Madame la Baronne James de Rothschild pour un loyer annuel de 25 francs.